Blogue de François Cardinal, La Presse, 19 août 2013
Extrait
Nul n’est prophète en sa ville…
Les tables de quartier de Montréal font un boulot essentiel sur le terrain. Elles sont de toutes les consultations, elles aident des projets à éclore, elles veillent sur le bon développement des quartiers en tenant compte de l’aménagement urbain, de l’habitation, du transport, de l’éducation, de l’emploi…
Et pourtant, les tables de quartier de Montréal ne font jamais les manchettes. Elles sont même plutôt méconnues, ici à Montréal… alors qu’elles sont devenues, cet été en France, un véritable modèle à répliquer.
Le mois dernier, François Lamy, le ministre qui souhaite imposer «une réforme radicale de la politique de la ville», a reçu le rapport du groupe de travail sur la participation «des habitants». L’objectif est à la fois de contrer la baisse de la participation électorale et les maux des quartiers populaires.
On retrouve dans le rapport intitulé «Ça ne se fera plus sans nous» pas moins de 30 recommandations, dont une directement inspirée de Montréal : l’instauration de tables de quartier calquées sur le modèle montréalais, qui est d’ailleurs décortiqué dans le document.
«Les tables de quartiers, écrit-on, sont des tables de concertation communautaires (communautaire étant ici entendu comme collectif) qui œuvrent à l’amélioration des conditions de vie de la population dans une perspective de justice sociale et de prise en main par les citoyens de l’avenir de leur quartier.»
Déjà, le ministre a promis d’implanter dès la rentrée une douzaine de tables de quartier, à titre de projet-pilote. D’autres devraient suivre.