Par Yves Bellavance
Les assemblées générales annuelles sont toujours l’occasion de faire le bilan de la dernière année et c’est ce que nous avons fait le 17 juin dernier. Pour la CMTQ elle-même, la dernière année a permis de consolider son équipe, avec une stabilité au sein du personnel et même l’ajout d’une 6e personne (chargée de projet en transition sociale et écologique). Il est loin le temps où l’équipe de la CMTQ se résumait à une seule personne!
Cette équipe nous permet d’avoir plus de moyens et une créativité diversifiée pour réussir à mettre en en œuvre notre costaud plan d’action et pour réagir aux aléas de l’actualité. Et cette équipe est très appréciée et reconnue : voilà le message qu’on nous livre régulièrement! Nous souhaitons vivement la conserver le plus longtemps possible et nous travaillerons en ce sens.
Un autre point fort de notre dernière année est certes la vitalité de notre vie associative et de nos moments collectifs de rencontres. Plusieurs événements ont eu lieu afin de renforcer les liens et la solidarité entre les Tables de quartier et les personnes y travaillant. Communauté de pratique, Grande fête des Tables de quartier, l’événement Les quartiers à table, des espaces d’échange sur plusieurs enjeux et un épique lac-à-l’épaule. Le plus impressionnant demeure la forte participation des membres à toutes ces activités de la CMTQ. Un réel engagement!
Mais… des problèmes sociaux qui se détériorent
En ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations que nous rejoignons, la situation est beaucoup moins rose. De multiples problèmes semblent s’incruster au lieu de se résorber.
La liste des crises sociales que nous vivons est malheureusement très longue : crise inflationniste, crise du logement avec ses impacts sur l’aggravation de l’itinérance, de l’insécurité alimentaire et de la santé mentale, crise mondiale de déplacement des populations et de demandes d’asile, crise des changements climatiques, etc.
C’est un enchevêtrement de crises qui ont de plus en plus d’impacts, sur de plus en plus de personnes. Il est difficile de ne pas être affecté·es par toutes ces histoires humaines sous le signe de la pauvreté, d’éviction, d’itinérance, de faim, de santé mentale.
Pourtant, des solutions existent, elles sont régulièrement proposées par plusieurs organismes, mais on fait le choix de ne pas les appliquer. On reste collectivement passif. Pire, certains élus ou commentateurs font des personnes immigrantes les boucs émissaires de tous ces problèmes… alors que l’inaction des 5, 10, 20, 30 dernières années nous a directement conduit·es à ces situations d’immense précarité.
Nous dénonçons ces interventions stigmatisantes. Ce n’est pas comme cela que nous nous en sortirons. Et c’est une vision destructrice. Regardons seulement ce qui se passe du côté américain ou français en ce moment pour nous en convaincre…
On continue plutôt les luttes pour un monde meilleur!
La CMTQ croit aux effets structurants de l’adoption de politiques publiques progressistes et de la mise en place de milieux de vie complets, accessibles et inclusifs. Et l’aménagement de nos quartiers doit en tenir compte. Tenir compte de cette vision inclusive, mais aussi tenir compte de la voix des communautés dans le développement de leur quartier ou de nouveaux projets d’aménagement.
C’est un des messages que nous porterons au retour des vacances lors de la consultation sur le Plan d’urbanisme et de de mobilité 2050. Même si le temps laissé à la rédaction de nos mémoires est beaucoup trop court avec la période estivale (ça fait des années qu’on attend ce plan, mais la société civile et les citoyen·nes se font un peu bousculer…), il est important que notre voix et celle de nos allié·es de la société civile montréalaise soient entendues.
C’est un des messages qui seront aussi portés auprès du gouvernement du Québec dont les politiques sur les enjeux mentionnés ci-dessus ne sont pas très proactives ni coordonnées. Voilà entre autres pourquoi le Plan de lutte à la pauvreté qui vient tout juste d’être publié a été si décevant.
Bref, la prochaine année sera donc en continuité avec la dernière. Poursuivons ensemble notre travail pour avoir un Montréal plus juste, plus solidaire et plus inclusif.
Bon été!